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De toute évidence, le comité des sept sages a bon an mal an cherché et obtenu à négocier sa survivance au post Macky.

Par Aguibou Diallo

Jadis chambre d’enregistrement voire d’exécution de commandes politiques venant du président, le voilà à se rebiffer opportunément au vent du changement.

Après avoir couvert tous les crimes politiques du Macky se jugeant ou se déjugeant, c’est selon, incompétent sur l’essentiel des saisines qui lui ont été adressé. Rien que pour que le fraudeur en chef, Macky SALL , n’ait point de gêne à commettre ses crimes parfaits contre la Démocratie.

Le revoilà maintenant qui réapparaît comme vigie du régime juridique qui encadre notre système politique de démocratie représentative.

Encore que le courage subite que ces juges se sont découverts n’embrasse guère la gravité du moment, sinon ils auraient dû logiquement fixer une date pour la tenue des élections. Ils se sont juste contentés d’appliquer un chouia d’ingratitude envers leur bienfaiteur sans jamais réellement assumer leur devoir d’ingratitude attaché à leur vocation.

Ce qu’il faut souligner, quant à l’origine de cet imbroglio politique, c’est moins l’élimination du candidat du PDS, auprès duquel Macky, à travers son dialogue, s’était engagé à réhabiliter que la qualification du candidat du Pastef, qui est la source du conflit entre Macky et ses juges.

Il semblerait que l’État profond et plus singulièrement l’état major de l’armée et un certain nombre de corps constitués de l’État se soient ligués contre le Pastef et ses candidats. Ce sont eux qui déterminent, présentement et selon toute vraisemblance, la commande politique de Macky auprès de ses juges.

Si pour les autres fois, les commandes ont été exécutées comme lettre à la poste, pour cette fois-ci, Macky étant illico presto sur le départ, les juges n’ont rien de mieux trouvé que de pousser Macky à tremper ses mains dans le sang et le faisant exécuter lui-même son crime contre notre Démocratie.

Et ces juges ont tellement bien flairé le coup que s’ils s’étaient declarés incompétents devant la dernière saisine dont ils ont été l’objet, Macky aurait mis à profit la prorogation qui en résulterait pour les zigouiller.

C’est la raison pour laquelle, il convient de relativiser ce récit héroïque que d’aucuns voudraient affubler à la posture de ses juges.

Ils n’ont pas sauvé notre Démocratie, ils ont profité d’une brèche pour à la fois négocier leur survivance, porter l’estocade à leur cruel bienfaiteur, et accessoirement sauver, ce qui pouvait l’être, de notre Démocratie.

Moralité de l’histoire, nous voilà encore englués dans un tourbillon artificiel, savamment créé et entretenu par cette bourgeoisie compradore étatique pour ne point tirer les enseignements qui nous aideraient à dépasser ce niveau de conflictualité pusillanime consubstantiel aux démocraties bannières.

Des alternances accouchées douloureusement sans qu’aucune alternative n’en résulte, tandis que les populations en subissent les contre coups inhibiteurs par le ralentissement de l’économie et l’incapacité pour les entrepreneurs et Businessmen de se projeter, tandis que les politiciens, portion congrue de la société, eux se débrouillent à chaque fois pour en tirer les dividendes matériels et monétaires.

Au demeurant, il faudrait dissoudre toutes ces institutions pour oser la migration vers un régime politique souple à cheval entre un présidentialisme modéré et un parlementarisme renforcé. Pour ce faire, rien de mieux que la convocation d’une assemblée constituante, dès après la tenue de la présidentielle.

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