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A quelques semaines des législatives, dans la diaspora sénégalaise en France, l’heure est aux réunions politiques les week-ends, conférences-call, discussions et tractations tout azimut pour une participation optimale à ces joutes électorales. La grande question est de savoir comment l’opposition compte s’y prendre pour maintenir sa dynamique de victoire enclenchée lors des récentes locales ?

Rokia Pédro

La diaspora a fort à faire pour trouver le bon angle d’attaque en vue des prochaines législatives. Entre la question de primaires, d’une liste unique dans la diaspora, du choix des candidats et alliés dans les différentes coalitions Yaw, Wallu et autres, ensuite la possibilité d’adouber des candidats individuels issus de la société civile obligés d’aller aux élections sous la bannière d’un parti, le temps est compté pour s’accorder sur la bonne stratégie politique pour faire face à BBY.

Car, de la conquête de l’assemblée nationale, des ambitions individuelles se sont révélées ça-et-là. Sont connus, dans la société civile, une dizaine de candidats déclarés, d’autres pas encore officiels et dans les partis politiques….

Un seul objectif face à des ambitions personnelles
Il y a eu déjà des débats sur le choix des candidats à la députation avec l’idée d’organiser des primaires, sur la qualité et le profil du député idéal, sur ses prérogatives, sa mission, son rôle. Bref, un portrait-robot du représentant presque parfait qu’il faut à la diaspora a été dressé au cours de ces différents échanges. Sur ce, politiciens et acteurs de la société civile se sont accordés. Le bilan de la dernière législature établi : les députés sortants n’ont pas été à la hauteur de leur mission et auraient plus servi des intérêts partisans que ceux de leurs mandants.
Maintenant, ce constat fait, quelle sera la suite ? Car, de la conquête de l’assemblée nationale, des ambitions individuelles se sont révélées ça-et-là. Sont connus, dans la société civile, une dizaine de candidats déclarés, d’autres pas encore officiels et dans les partis politiques les ambitions dissimulées, inavouées, cachées sont pour la plupart désormais découvertes.


Des candidats à la ramasse ?
Depuis la conquête de nombre de mairies par la coalition YAW lors des récentes locales, beaucoup se disent «pourquoi pas moi ?», comme se sentant investis d’une mission. L’on a constaté dans les rangs des militants dans bien des partis politiques, que les résultats des élections locales ont donné des ailes à certains et réveillé des ambitions jusque-là inavouées.

Pour le cas spécifique de la diaspora, il fait savoir que « la fédération de France essaie de convaincre son état-major afin de trouver un consensus, ici en France, qui permettrait de partir dans une coalition et de pouvoir choisir ses candidats»…


Dans la société civile aussi, des sénégalais qui ont longtemps évolué dans le mouvement associatif estiment réunir tous les critères pour devenir le député idéal de la diaspora. A Paris, Lyon, Bordeaux pour le moment, des candidats se signalent et ont déjà commencé à mener une sorte de campagne dans leur entourage proche et sur les réseaux sociaux.
Aujourd’hui, par exemple, dans un parti comme le Pastef, -qui il faut l’admettre a été la locomotive de la coalition YAW avec une campagne où Ousmane Sonko et son parti ont pesé de tout leur poids pour faire gagner-, les candidats à la candidature sont nombreux, même si c’est officieux pour le moment. Au moins six militants se veulent candidats et certains n’attendent pas de se déclarer officiellement pour entamer une sorte de campagne, contactant amis, connaissances et camarades par téléphone pour préparer le terrain et obtenir des soutiens. D’autres plus futés, n’excluent pas d’aller au Sénégal pour essayer de se trouver une place sur les listes. Inutile de dire qu’actuellement, la sérénité a déserté certaines entités politiques à cause d’ambitions personnelles mises à nu…nous les tairons.
Ailleurs au sein du Pds, tête de file de la coalition Wallu, Au Pds, les rencontres et négociations sont en cours au Sénégal. Ils se disent prêts pour une liste unique de l’opposition ou au cas échéant, à des coalitions. Selon le porte-parole de la fédération Pds de France Ibrahima Diop, contacté par Last Leaks, le parti discute avec tout le monde ; bien-sûr dans l’opposition, aussi bien avec YAW, Wallu etc. Pour le cas spécifique de la diaspora, il fait savoir que « la fédération de France essaie de convaincre son état-major afin de trouver un consensus, ici en France, qui permettrait de partir dans une coalition et de pouvoir choisir ses candidats», avec la conviction qu’aucun parti ne pourra gagner seul ces élections. On sait d’emblée que Meïssa Touré, tête de liste lors des législatives de 2017 ici en France, ne serait pas candidat. Qui pour le remplacer alors ? Ce ne serait pas encore le moment opportun pour certains de dévoiler leur ambition. Autre affaire à suivre.

L’opposition veut se retrouver avec des groupes parlementaires forts de manière à empêcher au pouvoir d’obtenir une majorité, d’où des discussions et négociations plutôt difficiles d’autant plus que certains masques tombent et des alliances en apparence sereines s’avèrent pas sincères mais surtout stratégiques…

Négociations pas simples faciles
Jusqu’à présent, les conditions des négociations entre acteurs politiques ne semblent pas clairement définies, du moins d’après les échos que nous en avons. Régulièrement, les partis et autres formations ou entités se réunissent. Toujours est-il que l’opposition veut se retrouver avec des groupes parlementaires forts de manière à empêcher au pouvoir d’obtenir une majorité, d’où des discussions et négociations plutôt difficiles d’autant plus que certains masques tombent et des alliances en apparence sereines s’avèrent pas sincères mais surtout stratégiques, bien calculées depuis belle lurette.
Evidemment, ce qui complique les discussions, c’est le partage des sièges à l’assemblée nationale en cas de victoire. Et, si l’on en croit à ce que disent certaines indiscrétions, Pastef semble sûr de pouvoir jouer un rôle déterminant et ses militants seraient assurés de pouvoir peser à eux tout seuls sur la balance pour faire élire les députés dans la diaspora.
Est-ce que le sincérité est au rendez-vous dans les tractions et autres négociations, ça parait très complexe de mettre en place une coalition. Tout le problème réside sur le choix des personnes. Nous suivrons…

Ce sont en réalité les états-majors au Sénégal qui imposent leurs hommes. Une indécence des chefs de partis et responsables politiques qui ne milite pas pour une démocratie à l’interne et qui dénote d’une verticalité dans la démarche et l’organisation de ces entités.

C’est Dakar qui décide pour la diaspora ?

Le problème de la diaspora, reste entier, d’autant plus qu’en réalité, les différents représentations des partis présents ici ne sont pas autonomes au point de décider elles-mêmes du choix de leurs propres candidats. Ce sont en réalité les états-majors au Sénégal qui imposent leurs hommes. Une indécence des chefs de partis et responsables politiques qui ne milite pas pour une démocratie à l’interne et qui dénote d’une verticalité dans la démarche et l’organisation de ces entités.
Pas de manuel su candidat. Comment donc, devenir candidat pour être investi sur les listes ? Pour l’heure, quasiment tous les partis et organisations contactés disent attendre le go de Dakar.
En fait, ce sont les états-majors du Sénégal qui décident des militants ou alliés à investir. En d’autres termes, la diaspora ne choisit pas ces hommes d’où en tout cas, les manquements de ses députés au cours de cette législature finissante. Ce qui pose par ailleurs d’autres problèmes : la verticalité dans les organisations politiques et l’incapacité ascendante dans l’organisation des partis de la diaspora. Nous y reviendrons.

Les cavaliers seuls

On peut se douter que certains veulent y aller seuls sans coalition. Ce serait le cas du mouvement de l’ancien député Thierno Bocoum. En effet, selon son représentant dans la diaspora à Paris, en l’occurrence Ousmane Ndiaye, Agir compte aller seul aux législatives, en tout cas dans la diaspora. Combien seront-ils ? 

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