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Par Aguibou Diallo –  « Cette période agitée de la fin du XIXe siècle présente d’étranges ressemblances avec la nôtre : une situation de grande défiance de la base envers les élites, une conjoncture économique incertaine, une vive contestation du système dominant par ses exclus, des partis politiques divisés et paraissant impuissants. Le boulangisme lui-même s’avère plein d’enseignements sur l’efficacité de la démagogie, le pouvoir pervers de la communication politique quand la forme efface le fond, l’ascension aberrante d’un individu sans principes poussé par un clan d’arrivistes, le rôle ravageur de l’argent dans la politique et l’effet aveuglant de la haine pour un homme (Jules Ferry en l’occurrence), la puissance des médias, les alliances de fait entre opposants qui se détestent, enfin la faiblesse de la démocratie face à ses adversaires. » Bertrand Joly.

Tahirou Sarr

Les fascistes font entendre leur bruit de bottes et se proposent en solution à l’impéritie des politiques publiques en matière d’éducation, d’emplois et de sécurité nationale. Soit!

Un ancien immigré flagellé par les coup de boutoir d’une France en proie à la lepénisation de sa politique d’accueil des étrangers, s’en retourne appliquer la même doctrine à ses confrères africains.

Quel bougre idiot fait ce petit boulangiste tropical de Tahirou Sarr!

Plagiat pour plagiat, il en oublie que le fascisme français dont il tient sa muse, fût historiquement monarchiste anti suffragiste (le boulangisme) puis antieuropéen et assez accommodant avec les français d’outre mer, jadis arabes et n..gres.

Et c’est encore plus risible de l’entendre évoquer des cartes de séjour pour les étrangers africains. Quid des européens qui vivent au Sénégal ?

C’est à la suite des guerres mondiales, que ce fascisme a opéré un renversement d’optique où les italiens, espagnols et allemands, empires rivaux et protagonistes dans la course vers l’hégémonie mondiale, se voient reconsidérés concitoyens européens à travers les différents traités au milieu du 20ème siècle.

Tandis que les africains, pourvoyeurs de richesses à leur industrie et de mains d’œuvre bon marché, en sont réduits en variable d’ajustement pour le Capital au dépens du salariat originel et en fond de commerce idéologique au profit des partis fascistes, réconciliés au suffragisme à la faveur des victoires électorales de Mussolini en Italie et de Hitler en Allemagne.

Pour preuve, les ressortissants européens vivant en France peuvent élire ou se faire élire maire dans leur lieu de résidence en France ou dans n’importe quel pays de l’union, fût il un assisté, quant à l’inverse un résident africain, cadre et propriétaire, payant l’impôt de la tranche supérieure, est empêché de voter pour élire le maire de sa commune.

Et c’est encore plus risible de l’entendre évoquer des cartes de séjour pour les étrangers africains. Quid des européens qui vivent au Sénégal ?

En effet, nos frères ivoiriens savent l’escalade mortifère où cette idée lugubre les a menés quand ils l’ont expérimentée.
Enfin, derrière le mimétisme idiot d’une doctrine fasciste que le sieur Tahirou Sarr se pâme d’admiration, il y a, semble-t-il, un mépris de soi et une mésestime de soi qui trahissent mal cette fierté au raz des pâquerettes.

Quand on regrette la formation des militants dans les formations politiques, c’est justement à cause des situationnistes de la trempe de Tahirou Sarr… Ce garçon est un danger pour lui-même d’abord, au vu de son instabilité au plan doctrinaire et pour le Sénégal.

C’est d’accepter in fine la viabilité des frontières hérités de la colonisation comme un point solide de construction d’identité nationale, avec comme mythe fondateur Guillaume Bismarck.

Nietzsche dira pour l’en consoler ah oui sieur Tahirou Sarr vous faites bien d’ignorer l’histoire, car « les connaissances historiques entretiennent une nostalgie du passé qui nous éloignent du présent « .

Lénine faisait bien, à l’aube du congrès de la 1ere internationale socialiste en 1905, de nous mettre en garde contre le nationalisme. Car, excipait-il, que le nationalisme c’est la guerre. Et ce ne sont pas nos frères de la Côte d’Ivoire qui nous démentiront.

Quand on regrette la formation des militants dans les formations politiques, c’est justement à cause des situationnistes de la trempe de Tahirou Sarr. On a de la peine à saisir comment un libéral, puisqu’il dit avoir milité au Rewmi de Idrissa Seck, en arrive-t-il à épouser la doctrine idéologique de l’enfermement et du nationalisme étriqué, dans un contexte où la novlangue émancipatrice plaide pour la construction des grands ensembles africains vers l’unité continentale.

Ce garçon est un danger pour lui-même d’abord, au vu de son instabilité au plan doctrinaire et pour le Sénégal si le Pastef s’amusait à en faire ministre d’un portefeuille régalien. Time will tell.

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