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« Ce ne sont pas ceux qui sont pris, enchaînés et vendus comme esclaves, qui sont les vrais esclaves, mais ceux qui acceptent de l’être moralement et physiquement.  » Sembène Ousmane. Guillaume Soro, Ouattara et Bédié, la triade fratricide qui a mis à mort la démocratie en Côté d’Ivoire, se livre à la guerre intestine, au mortal kombat, après avoir dépecé Gbagbo.

Par Aguibou DIALLO

Au dernier sommet de l’OUA auquel, Sankara avait pris part, il nous mettait en garde en ces termes : « s’agissant de la résolution sur les armes, mes chers collègues, je me dois de déplorer qu’à chaque fois qu’ un africain achète des armes, c’est pour l’utiliser contre un africain. Jamais un africain n’a acheté une arme pour l’utiliser contre un européen ou un asiatique, c’est toujours contre un africain « . Une sagesse que Chinua Achébé, pour mettre en exergue le divide and rule, du colonialisme, avait prêté à un des protagonistes de son célèbre ouvrage Le monde s’effondre, en l’occurrence le sieur Obiérika, en ces termes :  » l’homme blanc à posé un couteau sur ce qui nous tenait et tout a explosé ».

L’Afrique a beau chanter l’espoir, l’espérance et la résilience, qui ne sont pas de vains mots, ou de viles sentences, réductibles à de creux slogans ou vœux pieux, puisque la vie est espoir, il n’en demeure pas moins que les pesanteurs psychiques, de l’ordre du mental slavery, distinguées dans le psyché de ceux qui prétendent à la direction rendent encore long le chemin de la plénitude de notre liberté.

« Elle a irrigué toutes les institutions fédérales et/ou confédérales, au moyen d’intrigues et de lobbying, pour réduire la démocratie en technocratie ».

Voir Soro, un criminel, jadis bras séculier des multinationales françaises, comme Bouygues, la Lyonnaise des Eux et Bolloré, armé par eux, aidé en cela par Comparé dont la spécialisation, en terme de division internationale du travail, selon la théorie du second père du libéralisme David Ricardo, fût de former les rebelles qui assuraient la déstabilisation des pays aux ressources minières convoitées par les multinationales occidentales.

Charles Taylor du Libéria, Fodé Sankoh de la Sierra Leone et Soro de la Côte d’Ivoire, tous armés et leaders potiches, sortis de la fabrique des multinationales occidentales, dressés comme des pitbull ont décimé leur peuple, causé la ruine de nos nations, au prétexte fallacieux d’un combat ou d’une lutte contre des tyrans.

Et voilà, pour avoir participé au coup d’État de Ouattara contre la démocratie ivoirienne, Soro, qui s’en trouve fondé à faire le tour de la planète pour, dit il, mettre en garde l’humanité du danger que représenterait Ouattara pour la démocratie en côté d’ivoire.

Et, en bon nègre banania, il se fait convive du Chatam House à Londres, et partout où il se sait adoubable par les héritiers de la conférence de Berlin 1884-1885, qui organisa la division de l’Afrique, au bénéfice des empires coloniaux de l’Europe.

Il est vrai, que le monde a évolué, que ces ex-empires coloniaux sont eux-mêmes sous coupe réglée, sous le diktat du grand Capital, autrement dit, oligarchie financière mondialiste et mondialisée. Elle dicte aux gouvernants des puissances leur feuille de route, au mépris des votes des citoyen.

Elle a irrigué toutes les institutions fédérales et/ou confédérales, au moyen d’intrigues et de lobbying, pour réduire la démocratie en technocratie. Les français ou les belges ou encore les espagnols ont beau voté pour un programme, ils se verront à la fin opposer un quitus de non faisabilité ou pas par un commissaire européen, non élu coopté par le truchement du lobby des réseaux occultes.
Parmi ces lobbies, il faut compter les Banques et Trusts des compagnie D’assurance, le complexe industrialo-militaire, laboratoires pharmaceutiques et les trusts de l’agroalimentaire.

Ils sont à l’initiative des législations qui déterminent notre existence, dont les intérêts nous sont inconnus et la finalité totalement mortifère, au regard de la Démocratie. En effet, la transposition des dispositions communautaires en lois nationales, sans que les parlementaires n’en saisissent et les motivations, et la rationalité économique, politique et sociale, a fini de poser un hypothèque sur les régimes démocratiques du centre.

Pire, les armées et les polices nationales se voient dessaisies de leur fonction régalienne de garantie de la souveraineté des peuples. Elles sont devenues des milices au services du grand Capital, quant aux médias, elles sont les hérauts qui distillent la peur, l’angoisse et la haine entre les petites gens, célébrant les bourreaux d’en haut, pour les artifices grâces auxquelles ils nous entourloupent, nous tuent à l’insu de nos pleins grés.

Étienne de la Boétie avait vu juste et sa mise en garde est encore plus que d’actualité. « Ne croyez pas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieux à la pipée, ni aucun poisson qui, pour la friandise du ver, morde plus tôt à l’hameçon que tous ces peuples qui se laissent promptement allécher à la servitude, pour la moindre douceur qu’on leur fait goûter », disait il. Tout de la superstructure des pouvoirs politiques nous y édifie.

L’Afrique doit se sortir de cette mondialisation européo-centriste et asiato-conquistador. Voilà cinq siècles, depuis l’apparition du bateau à vapeur qu’un progrès est vanté au bénéfice de l’humanité. Les progrès scientifiques et techniques, la technologie et consorts, mais ce que l’on dit pas assez, c’est que toutes ces avancées ont été livrées aux marchands de la mort et de la destruction .

Refusons que les lieutenants du capitalisme sauvage ne soient guides parmi nous. Leur place est dans un asile pour aliénés ou en enfer.

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