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Quelle suite donner à ce qui semble être un jalon, une prémisse et un point de détonations du rapport de force avec le tyran Charlie Sall? Craignant que cela ne soit une autre baudruche qui ne se dégonfle aussitôt pompée à bloc, il nous faut porter la réflexion au plan de l’élaboration d’une vraie théorie de lutte articulée aux données concrètes qui renseignent de la réalité intrinsèque des forces en présence.

Aguibou DIALLO

 

Lénine disait qu’une théorie dénuée de champ d’expérimentation est vide de sens tout comme serait aveugle une pratique orpheline de substrat théorique.

Or, de quoi s’agit-il exactement dans cette agitation politique aux accents de luttes des castes?

Les sangsues prévaricateurs, corrompus et concessionnaires d’un côté et la peuplade miséreuse et misérable de l’autre, dans un face à face quasi distancié, interferé et différé aux grés de moult enfumages et brouillages intriguants, qui rendent complexes la perception et la compréhension globlale de cette lutte aux enjeux sociaux de structure décisifs, pour notre destin collectif.

En prélude à cette invite à la réflexion pour la compréhension de ces enjeux, en faisant en sorte, tel que le recommande Michel foucault, dans « Dits et Écrits » de nous échapper de l’alternative du dehors et du dedans, pour, suggère-t-il mieux rester aux frontières.

Car, dit il, la critique c’est l’analyse des limites et la réflexion sur elles, Alain Touraine nous fait un exposé assez perspicace quant à la compréhension qu’il faille avoir des mouvements sociaux, dans le contexte actuel du capitalisme post moderne.

Bonne lecture :
« Aujourd’hui le socialisme n’est-il pas beaucoup plus un type d’État qu’un mouvement social? On en dirait presque autant du capitalisme presque visible à l’échelle du monde comme impérialisme dominant les nations dépendantes ou comme camp opposé au camp dit socialiste que comme exploiteur d’un prolétariat qui, dans beaucoup de pays, a compris les moyens de limiter la domination de ses maîtres et de négocier ses conditions de travail.
Et tandis que les anciens acteurs sociaux sont devenus des forces politiques, des appareils d’État ou des discours doctrinaires, de nouvelles poussées se font sentir mais qui ne se définissent pas encore ou qui refusent de se définir par des rapports sociaux : refus de la société industrielle devenue écrasante, retour aux équilibres perdus, angoisse de le crise, peur de la catastrophe, libérations de tous ordres affirmant des identités, mais sans définir clairement leurs adversaires, critiques libérales ou libertaires de l’Etat.
Ainsi d’un côté l’Etat et de l’autre le désir de libération.
Au lieu d’un combat social, le cri déchirant d’un aveugle emprisonné. Le temps des luttes sociales, des rapports sociaux de classes, de mouvements sociaux n’est-il pas passé ?
N’a-t-il été qu’un bref éclair après des millénaires de silence imposé aux esclaves et rompu seulement par des cris étouffés, et avant que les luttes entre empires, les contradictions d’une société qui détruit la nature dont elle fait partie étouffent des luttes sociales pendant la courte époque « modernes »?  » Alain Touraine ( voix et regards ed 1978).

Dernière chose:

A mes amis activistes et militants de la lutte, j’invite, à la lecture de ce passage, à plus de circonspection et de lucidité. Car la pieuvre qu’est le système capitaliste, avec son excroissance françafricaine, ne seront pas défaits par des postures situationnistes, moins encore par un jeu de renouvellement des personnels politiques au gré des alternances « democratiques ».
La lutte exige de nous l’élaboration théorique d’un narratif de combat et cela passe par l’acceptation de nous définir comme acteurs sociaux à l’échelle de la lutte des castes qui divisent l’humanité.

Bon dimanche et bon début de semaine ! La lutte continue.

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