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Pendant que nous nous égosions à clamer haut et fort que, à Mané, revient méritoirement le ballon d’Or, l’immigration revient au centre du débat du financement des retraites en France.

Par Aguibou Diallo

Le haut commissaire des retraites Jean Paul Delevoy a rendu les conclusions de son rapport qui doit servir de matière à travailler au COR (conseil d’orientation des retraites) organisation mixte qui regroupe représentants de l’état et des partenaires sociaux.

S’il est vrai que le financement des retraites en France se pose avec beaucoup d’acuité, puisqu’en moins de quelques décennies, entre trois ou quatres selon les sources, le rapport actif/retraité est passé de quatre à un.

Autrement dit, avant pour la ratraite d’une personne quatre actifs la finançaient par le biais de leurs cotisations sociales, tandis que, de nos jours, l’écart se réduit en un retraité pour un actif.

Plusieurs mobiles sont ici évoqués quant aux raisons qui président à cela. Le chômage de masse en premier lieu, ensuite la baisse tendancielle des cotisations sociales, plus précisément la taxe sur les dividendes du capital, disproportionnellement au prélèvement imposé au travail et, enfin, le rallongement de l’espérance de vie des retraités en sus des évasions fiscales.

Il faut reconnaître que le système de financement par répartition peine de plus en plus à tenir, du fait de ces raisons ci-haut évoquées, et que de plus en plus se pose avec gravité , pour certains, l’option du financement des retraites par capitalisation.

Et l’appendice à ces questions fût tout trouvé avec les lois de défiscalisation, de la loi Malraux, portant placement financier sur la rénovation des musée déductible des impôts, à la loi Pinel, qui fait suite aux lois De Robien, Borloo, Scelier, Bouvard…etc, dispositifs permettant de bénéficier d’une réduction d’impôts pendant une décennie, en contre partie d’un investissement locatif social.

Toutes mesures qui semblent globalement inopérantes. D’autant plus que le système de financement par capitalisation rencontre une résistance aupres des forces sociales, excepté le patronat, à nulle autre pareille. Celui-ci étant inspiré du modèle ultra liberal anglo-saxon, dont on voit les dérives avec les risques fous auxquels les fonds de pensions exposent leurs cotisants, par le jeu de la spéculation boursière.

Madoff et, plus tôt au début des années 20, Ponzy avec leur système pyramidal en ont ruiné plus d’un. Et c’est à raison que les syndicats et les représentants des travailleurs doivent s’y opposer.

Reste maintenant la résorption du chômage et le repeuplement de la France et de l’Europe. Bien que la France ait le taux de natalité sinon le plus, du moins l’un des plus importants du continent eurasiatique, elle n’en demeure pas moins exposée au décru démographique qui grippe le système par répartition des retraites.

Le chômage de masse tient par le coût de production et les charges y afférentes jugés excessifs par le patronat. Quitte avoir recours aux travailleurs sans statuts, notamment immigrés, et à organiser un dumping à l’intérieur du salariat, au moyen duquel il obtient tant bien que mal la baisse tendancielle de ses coûts. Peu importe, les externalités négatives au plan politique et sociale, ce sont les bénéfices qui comptent.

Mais aujourd’hui, même le patronat réalise l’imminence de régler ce problème, au risque d’une explosion ou d’une guerre civile. La situation est devenue critique. En plus de s’ajouter à celle de la précarité des travailleurs, qui peinent à tenir le mois avec un salaire (in)décent, l’on s’aperçoit que le taux pression fiscale étouffe les actifs, rend misérables les retraités.

La formule magique et salvatrice que Delevoy a trouvée dans son rapport est l’immigration, il faut continuer à faire venir des étrangers bien formés et à bon marché, taillables et corvéables à merci, à la fois pour le remembrement du rapport actif/retraité et pour permettre au système de faire face au rallongement de l’espérance de vie des retraités.

Et bien évidemment, l’Afrique est aux premières loges dans la fourniture de ce marché de dupe. Comme si l’immigration choisie de Sarkozy ne nous a assez dépouillé de nos médecins, chercheurs et autres cerveaux utiles à construire le continent.

Pire encore, ce rapport est publié dans un contexte délétère où la droite extrême tient le haut du pavé en jetant son fiel sur les immigrés, si bien que Zemmour y a trouvé sa formule toute faite, avec son grand remplacement. Amalgamant sur le musulman et le terroriste, le voyou et l’immigré, tutti quanti.

Enfin, Mané est un brave garçon, un digne fils qui mérite tous les honneurs que le football professionnel puissent réserver à une carrière, nous le lui souhaitons. Si le ballon d’Or lui a été déchu, en dépit de ses performances aussi bien en league anglaise qu’ en champion’s league, voire même avec ma sélection nationale, par une presse, disons le, suprémaciste, alors qu’ en sera-t-il des autres cadres bien formés qui devront suer pour financer la retraite de Zemmour et ses zouaves, contre du menu fretin ?

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